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krèk krèk
21 février 2007

pluie noire dans les flammes

d

Le jeune homme qui se tient, entre lui et moi, aussi loin qu’une très mauvaise entente, aurait perdu une partie du monde, un morceau d’avenir, divers membres d’une histoire qui auraient dû l’éclairer, – du moins le soutenir, l’envoyer quelque part. Mais le monde a perdu, le monde a bien perdu, la partie, le sens, le jeune homme, mais plutôt Rien, sans chute ni fin de Rien:

Le monde a perdu.

Et le jeune homme, au bord, aurait perdu le monde, lequel à proprement parler ne serait pas perdu (comme un Égaré quelconque), mais aurait perdu, – celui que je n’ai pas (encore) connu re-trouvé.

C’est un souffle qui lui manquerait soudain, malgré la poitrine qui tombe vers la vie; une sorte de légèreté nouvelle, sans importance, qui l’entraînerait vers le jour.

Le monde a perdu, le jeune homme.

Tu voudrais seulement sentir l’histoire qui traverse son ventre, le sang noir, très lent, la lumière lourde, une douleur éteinte, entre la couleur de la merde et la clarté d’un reflet nul, reflet pourtant: couleur, Ciel et clarté.

Quand le monde a perdu, le jeune homme penche la tête (en direction de la terre), à hauteur de fin d’histoire, mais à bord d’un temps qui n’en finirait plus de crever: une poche de douleur qui n’en finirait plus d’éclater dans un Ciel de clarté, un orage noir, – comme les psalmodies de Noé.

Oh détruire la colombe, libérer la terre,

pulvériser, à clarté de Ciel d’orage, l’ossuaire sempiternel des vacuités…

Le monde a perdu: le jeune homme, très loin perdu au secret du lac

(lèvre, sable, pluie noire dans les flammes),

loin d’être, très loin d’être un Égaré quelconque,

le jeune homme prend soudain une forme qui nous ressemble:

reflet nul, image pourtant: notre histoire inconnue…

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