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5 mars 2007

image jaune en forme de croix

1023_Jeanne_d_Arc_01

                                                                  J'étais pour ainsi dire désintégré - je glissait comme un éther à travers les interstices des substances interposées!

                                                                                            H.G.Wells


Au bout de la rue, il y a un bâtiment extérieurement jaune où mélane a une chambre sous les combles. 

Il existe un point d’où l’on peut se perdre à admirer la rue, un endroit bien précis, une table dans un café, où l’on se trouve exactement au milieu. On plonge dans la rue, au bout le regard s’arrête contre le bâtiment. De chaque côté, une file de voitures, multicolore, sont garées sur des places bleues. Un panneau de signalisation bleu avec une flèche directionnelle oblige les automobilistes à continuer tout droit.

Polan et mélane entrent dans le champ du regard possible de celui qui est assis à la table. Ils remontent la rues à pieds, main dans la main. Il arrive à polan de lever la tête vers le ciel. Il est gris, sal. Il tourne son visage vers mélane. Ils se jettent un coup d’œil.

*

Polan sort de l’immeuble, décroche le cadenas du vélo accroché à la gouttière. C’est un vélo usagé, trouvé à 10 ou 12 pièces de cinq francs. La selle est mouillée, il passe la manche de sa veste, plusieurs fois. Le gros est enlevé.

Le jeune homme : - Je crois qu’il y a un truc qui bloque, une rencontre qui tarde entre l’expérience et l’artifice. Ils se tiennent à l’écart. Ils se méfient, vont à tâtons. Ce sont des amants pudiques et farouches.

Sur le balcon, petit, le parapet en métal, la rouille sort de la peinture, verte, mélane se penche sur la balustrade, un chemisier blanc en coton souple, boutonné à l’arrache, culotte rose pale, cuisse ronde, se réveille. Il est un peu plus tard, le soleil a déjà essuyé pour la plupart l’eau de pluie sur les choses. Elle se tient sur la pointe des pieds pour ne pas risquer sur le froid de la dalle la plante des pieds.

*

mélane a les cheveux longs, blonds. mélane a les cheveux noirs.

Un jour, avant, elle eut le crâne rasé.

Une image jaune : polan, vraisemblablement le jeune homme, regarde en passant à travers les vitres d’un café. Il voit une fille, un stylo et du papier. Elle écrit ou dessine, elle fait quelque chose avec ces deux choses. Elle a la crâne rasé, les yeux sombres.

Quelque chose s’arrête en polan. Il repart. Une image entre en lui qui lui fait quelque chose. L’image bouge comme un éclat ou un éclair.

Une autre version : polan lit le journal dans le café. Avec lui, des livres, un sac d’écolier. Il lit le journal en buvant un café, en fumant des cigarettes. C’était avant. Un drôle de polan, une image jaune. Entre une fille que polan remarque tout de suite, elle s’assied dans un angle, le crâne rasé. C’est beau. polan lui jette des regards, en vitesse, en vitesse, ses yeux regagnent le trouble du journal qu’il ne lit pas. Elle l’impressionne. Des regards se croisent, des images s’échangent.

polan est tétanisé, se lève maladroit, s’en va maladroit, dehors respire. Il court, il rit, il se dégage de l’oppression.

Le jeune homme : «  Pourquoi pas elle…je la trouve étrange…je la trouve loin…pourquoi pas elle…garder les souvenirs…garder tous les souvenirs déchirés…une larme…se mettre face à eux…ne pas recoller…ne pas défaillir…se faire un passage…écarter les déchirures…une seconde larme…quand je l’ai vue cette fois-là…j’ai eu mal…l’image me tenait prisonnier…une douleur à la tête et au ventre… »

Le jeune homme essaie de se remettre dans l’image. Il essaie de comprendre quelque chose qui aurait pu lui échapper alors. Il cherche l’instant où le sentiment a croché.

*

mélane entre dans la chambre en fermant derrière elle.


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